A 50 ans, qualifiée pour les tests olympiques US sur marathon

Ce n’est que dans les ultimes hectomètres du Marathon international de Californie qui s’est déroulé le mois dernier, quand son mari lui cria « You’re going to do it! » que Molly Friel réalisa qu’elle franchirait la ligne d’arrivée sous la limite de 2 h 45 min qualificative pour les tests US sur marathon en vue des J.O. de 2020.

Molly Friel termina en 2:43:57, bien en-deçà de la limite de 2:45:00, en courant à une allure uniforme et en ne ralentissant que de 9 sec sur la seconde moitié du parcours. Et pourtant ! Des douleurs aux ischio-jambiers l’avaient obligée à réduire ses séances d’entraînement et elle est âgée de… 50 ans, pas vraiment le prime age pour une marathonienne de haut niveau, toutes choses qui ne jouaient pas en sa faveur.

Elle n’est pas la première quinquagénaire à se qualifier pour les tests olympiques américains sur marathon. En 1984, Soeur Marion Irvine avait réussi cet exploit à l’âge de… 54 ans ! Il est vrai qu’à l’époque (il y donc 34 ans…) la norme qualificative était beaucoup plus lente qu’aujourd’hui. De six minutes… Hum !

« Elle a du cran, vous savez ! », a déclaré le coach de Molly Friel. Son entraînement est basé sur l’accumulation de kilomètres. Elle court entre 145 et 160 km par semaine. Toutes les trois à quatre semaines, elle s’accorde un répit et réduit la charge d’un tiers. Sa plus longue sortie fut de 24 miles (38,5 km).

Elle dit ne pas se sentir vieille, mais appartenir à la vieille école : « J’ai horreur de m’étirer. Je me retrouve à pratiquer les exercices de gymnastique des années 80, toucher les orteils, tourner à gauche, tourner à droite. » Pas d’entraînement croisé non plus : « La dernière fois que j’ai fait du VTT, j’ai souffert de courbatures pendant toute une semaine ! »

« Pas de schémas d’entraînement gravés dans le marbre ! », dit le coach. Quand ses ischio-jambiers la gênaient, il lui donnait une journée facile. « Faire preuve de souplesse par rapport au programme établi allonge votre espérance de vie en tant que coureur. »

Sa nutrition n’est pas un modèle du genre. De son aveu, elle mange beaucoup de « m… » (« crap » en anglais pour les puristes). « J’aime la malbouffe. J’aime les bonbons. J’aime les cookies. » Quand son mari n’est pas à la maison, elle se contente de céréales comme dîner.

A l’entraînement, elle a bien sûr des compagnons humains mais elle apprécie aussi beaucoup de se faire accompagner par ses chiens, manière de joindre l’utile à l’agréable. L’un de ses chiens peut courir 22 km sans s’arrêter, un autre 8 km, le troisième préfère rester à la maison. La meilleure façon d’accomplir un marathon est d’aimer la routine de courir. Pour Molly Friel, c’est avec ses chiens.

D’ailleurs, elle prend le temps d’aimer la vie. Pas de course folle, pas de stress du quotidien, pas de « rat race » ! Molly Friel travaille 20 heures par semaine en tant qu’assistante juridique et ne se lève habituellement pas à l’aube pour aller s’entraîner. Sa nervosité monte à l’approche d’une course. Elle avoue s’être souvent réveillée la veille d’une course en se demandant : « Pourquoi est-ce que tu te fais ça à nouveau ? »

Sa joie est dans la préparation, tous ces kilomètres parcourus à l’entraînement. « J’aime le processus plus que le résultat ! », dit-elle. « Molly est l’une de mes athlètes les moins compliquées, affirme son coach. Elle sait comment prendre soin d’elle-même. J’indique la direction et elle la suit à son train. »

(D’après Runner’s World.)

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