Marathon de Francfort 2015 : tous les contrôles anti-dopage négatifs

En août, le très sérieux Sunday Times britannique avait allégué, sur base de la fuite d’un fichier confidentiel contenant les données de 12.000 tests pratiqués sur 5000 athlètes, qu’en douze ans, de 2001 à 2012, le Marathon de Londres avait été remporté sept fois sur 24 éditions masculines et féminines par des athlètes dont les analyses sanguines présentaient des résultats suspects. Ce serait aussi le cas de six athlètes arrivés à la deuxième place et de sept troisièmes à Londres. D’autres grands marathons (Chicago, New York et Boston) seraient aussi concernés.

Ces révélations du journal du dimanche britannique étaient d’autant plus insidieuses que la championne britannique Paula Radcliffe avait accompli ses deux records du monde (2:15:25 en course mixte en 2003 et 2:17:42 en course féminine en 2005) pendant la période incriminée et précisément au Marathon de Londres… Ayant fait l’objet d’insinuations perfides au sein même du Parlement britannique à la suite de l’article du Sunday Times, Paula Radcliffe a finalement été officiellement blanchie à la fin du mois de novembre par l’IAAF et l’instance britannique de lutte contre le dopage.

Le directeur général du Marathon de Londres s’était dit consterné par ces allégations dès lors que le Marathon de Londres avait été le premier à préconiser des tests sanguins et il avait critiqué la fédération internationale d’athlétisme pour son manque d’efficacité. « Alors que nous payons des milliers de livres sterling pour faire effectuer ces tests sanguins, l’IAAF ne nous a pas informés du caractère suspect des résultats de certains d’entre eux. »

Les experts ayant étudié les données issues du ficher confidentiel pour le Sunday Times avaient conclu que le sang de certains des athlètes était tellement dense que ces derniers s’exposaient à un accident vasculaire cérébral ou à un infarctus en raison des transfusions qu’ils avaient subies ou des médicaments interdits qu’ils avaient absorbés afin de stimuler les globules rouges et que ces athlètes eussent dû se faire hospitaliser plutôt que de s’aligner au départ d’une compétition sportive.

L’une des athlètes dont les analyses sanguines renfermaient les anomalies les plus extrêmes était la Russe Liliya Shobukhova, trois fois lauréate du Marathon de Chicago, victorieuse du Marathon de Londres en 2010 et deuxième en 2011. Cette athlète aurait enregistré des résultats sanguins anormaux pendant une période de neuf ans avant que l’IAAF ne la bannisse de l’athlétisme et n’annule tous ses résultats sportifs depuis 2009. (Le comité du Marathon de Londres a menacé de la poursuivre en justice pour récupérer les primes qu’elle avait touchées.)

Depuis ce déballage, les grands marathons redoublent de vigilance en ce qui concerne la probité de leurs protagonistes, que ce soit pour protéger les athlètes victimes de la tricherie de certains de leurs adversaires ou pour rassurer leurs sponsors peu enclins à se voir mêlés à la duperie. C’est ainsi que le Marathon de Francfort a publié la semaine dernière un communiqué selon lequel tous les résultats des contrôles anti-dopage réalisés lors de leur épreuve qui eut lieu le 25 octobre s’étaient avérés négatifs et que les primes seraient à présent  mises en paiement. Il a été précisé que ces contrôles (d’urines) avaient portés sur plus de substances que celles prescrites par les instances sportives et que les échantillons prélevés seraient conservés, aux frais du Marathon de Francfort, par le laboratoire d’analyse spécialisé de Cologne pendant une longue période en vue d’analyses complémentaires éventuelles.

Vainqueur de la 34e édition du Marathon de Francfort, le plus ancien marathon allemand disputé dans une ville, l’Ethiopien Sisay Lemma avait réussi la 16e meilleure performance de l’année en 2:06:26. Sa compatriote Gulume Tollesa Chala avait fait mieux encore en se classant 14e meilleure performeuse mondiale en 2:23:12. Pour sa deuxième participation au Marathon de Francfort et le deuxième marathon de sa carrière, Arne Gabius avait terminé en 2:08:33, améliorant de 14 sec le record d’Allemagne qu’avait établi Jörg Peter 27 ans plus tôt au Marathon de Tokyo 1988. Une prime de 15.000 € était octroyée par le Marathon de Francfort aux deux vainqueurs ainsi qu’un bonus de 10.000 € pour une première (ou deuxième place) sous les 2:06:30 (chez les hommes) et 2:24:00 (chez les femmes).

(Cliquez sur les liens ci-après et relisez le compte-rendu et le post-scriptum du Marathon de Francfort, 56e au palmarès de Marathonien de coeur et d’esprit, lequel ne carbure qu’à l’eau, éventuellement fermentée de matières glucidiques végétales telles que le houblon et le raisin.)

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