Descente de la Lesse 2012 – Challenge Delhalle (26.08.2012)

Avec 14° C au thermomètre et un ciel de nuages chargés de pluie au moment d’aller affronter le chantier perpétuel de l’E411 vers 8 heures du matin pour se rendre à la Descente de la Lesse, il flottait des senteurs d’automne précoce sur nos vertes campagnes en ce dernier dimanche d’août.

Pour compléter le tableau, une voiture munie d’un radar était cachée, malgré l’heure relativement matinale pour un dimanche, sur la berme centrale, dans la direction Namur-Arlon, à proximité de la sortie 19 empruntée par les coureurs (même s’ils sortaient à la sortie 20, le prix restait le même) ! Qui donc les avait rencardés ? Nos gouvernants sont-il devenus à ce point indigents qu’il leur faut traquer des joggeurs lève-tôt (et non Leffe-tôt, pas avant la course quand même !) sur une autoroute pour le reste pratiquement déserte ?

Descente de la Lesse : derniers conciliabules avant le départ à Houyet

Sur les 1275 inscrits, ils furent finalement 797 à prendre le départ de la Top Lesse (21,9 km) comptant pour le Challenge Delhalle et 354 sur la Lesse ’13 (13,1 km), soit 1151 coureurs au total. L’on ne dénombra qu’un seul abandon, témoignage de la résilience du coureur de fond, une qualité déjà mise en avant par le livre Marathonien de coeur et d’esprit (p 80).

Les prévisions météo en avaient-elles incité certains à ne pas se déplacer ou est-ce le co-voiturage qui a bien fonctionné ? Toujours est-il qu’il fut aisé de trouver une place de stationnement, vers 9 heures, à trois cents mètres de l’aire d’accueil de la course du jour. La place en question étant située devant les WC publics où sévissait une garde permanente à l’entrée, l’on pouvait même espérer que la garde s’exercerait aussi sur les places de stationnement situées dans le champ de vision du cerbère de faction. Françoise et Jean-Luc, dont les véhicules étaient garés devant celui de votre rédacteur, furent sans doute les seuls joggeurs à acquitter la taxe de stationnement. C’était, à ne pas en douter, avec l’intention de les remercier personnellement de ce geste de soutien aux finances de sa « city » que le Bourgmestre de Dinant, Richard Fournaux, assista en tenue d’apparat avec noeud papillon, sous le casino de Dinant, à la cérémonie de clôture (comme l’on dit pour les grands événements interplanétaires). A moins que ce ne soit pour s’adresser, de manière fort sympathique, en néerlandais, à la communauté flamande et hollandaise, qui apprécia et applaudit avec beaucoup d’enthousiasme.

Marathonien de coeur et d’esprit en souriante compagnie

Mais n’anticipons pas ! L’heure avait sonné de prendre le bus, sous une pluie qui s’était faite plus présente. Un bref échange anodin avec la belle Joana, qui avait décidé de s’abstenir après une soirée apparemment éprouvante, retarda quelque peu l’embarquement dans le bus. Entre-temps, des ploucs en avaient monopolisé la plate-forme arrière dans l’attente de l’arrivée hypothétique de connaissances qui campaient sur la plate-forme avant ! Ils ne manifestèrent aucune prévenance pour les personnes âgées (vétérans 3 et plus si affinités) qui les accompagnaient jusqu’à ce qu’ils admirent enfin, à mi-parcours entre Dinant et Houyet, après un aller-retour pathétique dans un bus bondé, que les copains de l’avant n’avaient cure de s’asseoir à l’arrière. Comment éviter que ne vienne à l’esprit de Marathonien de coeur (et d’esprit, précisément), ce conseil de survie de Ginette sur sa page Facebook : « pour vivre heureux, assurez-vous tout simplement que vous n’êtes pas entouré de connards… » Daniel, compagnon d’infortune et de catégorie, il nous eût fallu prendre le bus suivant !

Ginette était d’ailleurs bien présente, fringante comme à son habitude, se frayant une voie dans le peloton à coups de « dégagez, j’arrive », déboulant les descentes, s’accrochant dans les montées et préparant avec sérieux et son accort mari, le prochain Marathon de New York pour marquer un anniversaire important.

A l’attaque du mur au km 3

Plus loin, deux joggeuses ne cessaient de se raconter leurs existences de joggeuses : « Quoi ! C’est la femme de ton ex ? » demanda l’une. « Non », répondit l’autre, « c’est l’ex-femme de mon ex ! Il en a changé entre-temps ! » « Ah ! Que le monde est petit ! » fit remarquer la première. « A qui le dis-tu ? » répondit la seconde (et, donc, la première ex-femme de son ex. Vous suivez?). Marathonien, habitué des histoires de coeur (Marathonien de coeur et d’esprit, p 39-41), s’immisça brièvement pour prendre rendez-vous et quelques notes après l’arrivée.

Isabelle, quant à elle, repérait les hommes nus le long de la rivière. Dès qu’elle en eût trouvé un (non, ce n’était pas Harry en goguette, le Prince du strip-billard), elle se lança, pour ceux et celles qui l’accompagnaient, dans une exégèse impromptue de Marathonien de coeur et d’esprit dont elle révéla qu’il était devenu son livre de chevet ! Pour t’endormir ou pour rêver à de prochains exploits, Isabelle ? (Pour acheter le livre – 12,50 €, veuillez double-cliquer ici)

Les kilomètres de cette Descente de la Lesse assortie de deux solides montées se succédaient dans une nature féérique (pour vous en convaincre, lisez les commentaires d’après-course sur la page Facebook de la Descente de la Lesse !). L’on se rattrapait, se dépassait, s’encourageait, dans la plus parfaite harmonie communautaire, européenne et jubilatoire.

Les escaliers

A deux kilomètres de l’arrivée, votre rédacteur aperçut Jean-Phi, qui, parangon de piété filiale, remontait à contre-courant à la rescousse éventuelle de sa maman Josianne, en plein audit opérationnel de ses capacités de résistance sur longue distance. En cas de défaillance technique, entre ingénieurs, le « gamin » (de 24 ans, quand même, Josianne!) n’eût pas manqué de remettre sa vaillante maman sur les rails.

Après l’arrivée, les uns entamèrent la descente de la Leffe et les autres échangèrent leurs impressions, une activité n’excluant d’ailleurs pas l’autre. Max, élégant et rafraichi après avoir traversé à la brasse la marre de boue qui ornait le parcours à quelques kilomètres de l’arrivée, était ravi d’avoir amélioré son chrono de l’année précédente. Chiara, gracieuse et souriante, exultait d’avoir découvert la course hors piste en Belgique. Hélène et Pierre faisaient le point sur leurs trois courses du week-end. David avait réuni son aréopage mystère pour le debriefing.

Question debriefing, Estelle tint à préciser, par égard pour ses collègues ayant participé à plusieurs missions en Afghanistan, qu’elle n’avait, quant à elle, pris part qu’à une seule, contrairement à ce qu’avait laissé entendre Marathonien de coeur et d’esprit dans le chapitre consacré au Marathon de Berlin. Qu’Estelle trouve ici la rectification de cette malencontreuse erreur et, à cette occasion, un hommage sincère aux membres de l’Armée belge appelés à prendre part à des missions lointaines et périlleuses pour répondre aux engagements de la Belgique envers ses alliés.

Le débat chaussures de trail/chaussures de jogging fut définitivement tranché

L’après-course sonne aussi l’heure de penser aux prochaines. Si Bernard avait apparemment épuisé son stock de brochures sur les 4 Cimes de Herve, Yves continuait la promotion de son Jogging de Malonne (Challenge de la Ville de Namur, dimanche prochain, 2 septembre, à 10 heures). Des Ardennais égarés en France vous invitaient à la plus ancienne course sur route de France, Sedan-Charleville (92ème édition, le 7 octobre, 24,3 km) et de sympathiques Hollandais vantaient le Marathon (nature) van Rooi (4 novembre 2012, « een heel mooie wedstrijd, weet u, Mijnheer »).

Seconde grosse côte à 8 km du finish

Que l’on pardonne à ce blog de ne pas mettre en scène tous les personnages de cette belle aventure qu’est la Descente de la Lesse ! L’on ne peut d’ailleurs s’empêcher de compatir avec les deux régionaux de l’étape (du Challenge Delhalle) classés aux deux premières places du général ainsi qu’avec Virginie et Louise, les plus rapides sur la Top Lesse féminine, qui, en se précipitant vers l’arrivée, n’ont pas pris le temps de flâner dans ce chatoiement de la nature, de lier connaissance avec tous ces merveilleux compagnons de chemin qui font de la course ce qu’elle est et de s’entretenir avec eux des derniers potins de la planète. Qu’ils patientent : dans dix, vingt ou trente ans, ils et elles nous rejoindront gargouiller dans le « ventre mou » du peloton et réaliseront, alors, la dimension de toutes ces années de pur plaisir perdues.

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3 Commentaires » pour Descente de la Lesse 2012 – Challenge Delhalle (26.08.2012)
  1. Virginie dit :

    Non, non, je t’assure que j’ai pris le temps de discuter avec les quelques V2 que j’ai rattrapés après 4 kilomètres de course et que j’ai admiré le paysage verdoyant, mais presqu’automnal tellement il y avait de feuilles mortes et de boue. Comme quoi, même en allant vite, il y a moyen de voir des choses et d’en partager 😉 Bon récit. A bientôt, Virginie

  2. PALUSZKIEWICZ dit :

    Très belles photos et le récit est très agréable à lire. Un grand merci pour ce compte-rendu. A très bientôt sur de nouvelles courses. Hélène

  3. filou dit :

    Une bien belle course, en effet, même avec toutes ses difficultés. Merci pour ce merveilleux récit et les jolies photos. A propos de photos… je viens de recevoir le PV où le radar caché m’a pris en photo. La prochaine fois, mieux vaudrait faire de l’excès de vitesse pendant la course qu’avant. Ca m’apprendra 🙁 Philippe

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